La décision de mettre en vente l’ancien presbytère fut donc prise en avril 1974. La commune était intéressée par cette acquisition et un accord fut trouvé entre les deux parties, à la condition de laisser les bâtiments à la disposition du clergé jusqu’à la construction d’un nouveau presbytère. Une première difficulté vint compromettre cette vente : on ne trouva aucune trace du titre de propriété...
C’est en 1910 que le presbytère avait été vendu par la commune à la paroisse, plus exactement à l’abbéJagourel agissant en son nom (fait déjà relaté) ; après 1924, date de la création de l’association diocésaine, ce propriétaire fictif a fait probablement don à ladite association, mais on n’en trouva aucune trace, ni au diocèse ni à la paroisse. Maître Gallo, notaire à Plouay fut chargé de trouver une solution : le 2 septembre 1975, il convoqua deux anciens de Caudan, messieurs Eugène le Déaut de Penhouët et Le Crenn de Kergohal pour attester que : « le clergé de la paroisse de Caudan jouit de l’ensemble de la propriété d’une façon paisible et non équivoque, qu’on y a fait des travaux, des aménagements sans que personne ne vienne contester à la paroisse son droit de propriété. » et l’acte de vente fut signé le jour même.
À l’aide de ce financement, les travaux du presbytère actuel purent être engagés. Le permis de construire fut accordé le 22 décembre de cette même année. Ce fut l’occasion pour le recteur, l’abbé Le Corvec, de faire part à ses paroissiens desentiments personnels : « construire, disait-il, c’est faire du neuf, du beau. C’est aussi créer un climat de fraternité et de joie. Construire ne va pas toujours tout seul : ceux qui construisent une maison vont au-devant de gros soucis financiers. Ceux qui font œuvre de paix, de justice et de concorde rencontrent des obstacles : la générosité et le dévouement ne sont pas toujours payants. Construire, c’est pourtant une nécessité : il faut sans cesse renouveler les structures et s’adapter aux besoins de son temps… ».
Monsieur Keraron de Lorient fut le maître d’œuvre de la construction. Quand ce nouveau presbytère fut terminé, le clergé put déménager et venir y habiter et l’ancien, une des plus anciennes maisons de Caudan, fut démoli les premiers jours de janvier 1978 : « le vieux presbytère aura vécu… et pourtant son enterrement ne sera pas complet, son souvenir continuera de vivre dans une partie de ses vieilles pierres. L’entreprise démolition (entreprise Poulain de Baud) va en effet récupérer les pierres de taille qui retrouveront ainsi une place de choix dans de nouvelles constructions auxquelles elles donneront valeur et bel aspect. Pour les hommes n’en va-t-il pas de même ? Chaque fois qu’ils veulent construire un monde meilleur et solide, ils apportent à cette construction des pierres qui lui donnent une valeur éternelle : par exemple amour, paix, justice ». (recteur Le Corvec).