Ce presbytère aura depuis abrité bien des générations de prêtres ; la partie la plus ancienne de ce bâtiment date du début du 18ème siècle voire la fin du 17ème. En 1871, après avoir restauré ce presbytère, l’abbé Audo fut nommé recteur d’Auray. Quelques années plus tard, il fut victime d’un grave accident dans sa sacristie : une planche se brisa sous son pied, et il se « brisa le nerf tendon du genou ». Il fallut adapter un appareil qui provoqua une plaie qui « amena la mort du bon et digne curé »...
Lui succédèrent à Caudan les abbés Le Mab (1871-1879), Le Clanche (1879-1881), Ezanno (1881-1890), Hétet (1890-1892), Camper (1892-1894). Ce dernier nous a laissé une riche et intéressante documentation sur la paroisse : son histoire, son église, ses chapelles, le nom des recteurs depuis l’année 1456. L’abbé Bissonnet lui succéda (1894-1903), puis les abbés Daniel (1903-1905) et Le Garrec (1905-1919) ; à son arrivée ce dernier fut confronté aux gros problèmes causés par la loi de séparation de l’Église et l’État : son presbytère redevint bien communal et il devenait le locataire contraint de payer un loyer « la somme énorme de 1000 francs par an ». Après bien des péripéties, des menaces, du chantage provoqué par les deux parties (clergé et municipalité), et même d’un procès, le presbytère fut acheté à la commune par l’abbé Jagourel pour la somme de 10 000 francs. Cet abbé est un Caudanais, né le 18 novembre 1885 au village de Kergranne, décédé le 12 juillet 1967 et inhumé à Saint Joachim. Sa famille a habité le bourg à l’extrémité de l’impasse qui part du bar PMU, côté est de l’église. En fait il n’agissait pas en son nom propre mais au nom de la paroisse à laquelle il légua ce bien.
L’abbé Le Garrec fut nommé « chanoine titulaire de la cathédrale » (de Vannes) en janvier 1919 et fut remplacé par l’abbé Gouarin (1919-1921) et l’abbé Le Bayon (1921-1944) qui connut les affres de la guerre. Épuisé, il dut laisser sa place à l’abbé Jeffredo qui fut nommé administrateur de la paroisse en août 1944, jusqu’à l’arrivée en septembre 1945 de l’abbé Le Lausque. Le presbytère avait subi bien des coups durant la guerre, on se demande par quel miracle il resta debout lors du dynamitage de l’église toute proche : il ne reçut que quelques éclats de pierre. À son arrivée en octobre 1957, l’abbé Lancelot s’occupa d’abord de refaire son église et en avril 1964, il entreprit de gros travaux au presbytère : installation de sanitaires, eau courante, chaude et froide à la cuisine et dans toutes les chambres, fosse septique dans le jardin en l’absence de tout-à-l’égout. Ces travaux furent confiés à l’entreprise Poezevara de Lorient et Calvar de Caudan. Deux mois plus tard, en juin 1964, « l’installation de sanitaires me fait réfléchir et m’entraîne à décider d’installer le chauffage central dans toute la maison » et c’est la même entreprise Poezevara qui en fut chargée.
« Le recteur, note-t-il, trouvera toujours le chauffage de la maison suffisant car c’est lui qui paye le mazout, les autres qui ne payent rien trouveront peut-être le chauffage insuffisant en période de grands froids ». Il fit quand même l’acquisition de deux poêles à mazout individuels pour lui et le vicaire, « mais ceux-ci ne devront jamais ruiner la maison, car le recteur restera seul juge de ce qu’ils peuvent dépenser pour l’ensemble de la maison »… quand on nous dit que les vicaires n’avaient pas toujours la vie facile !
L’abbé Lancelot quittera Caudan en septembre 1971. Au printemps de l’année 1974, le recteur, l’abbé Louis Le Corvec, déplore à nouveau l’état de son presbytère « qui exige de grosses réparations. Faut-il les entreprendre ? Ne serait-il pas préférable de reconstruire ? La question est posée… Après un entrevue avec le Père Ollichet, vicaire général, il est décidé que le presbytère et le jardin attenant seront mis en vente »… (à suivre).