Durant ce dernier mois de janvier, le conseil pastoral a proposé aux paroissiens de se retrouver à la crypte de l’église à l’occasion de la messe du samedi soir. Des appels sont régulièrement faits pour demander aux fidèles de se regrouper sur les premiers bancs de l’église à l’occasion des cérémonies. Le but de ces démarches était de rendre ces offices plus intimes, de faire ainsi plus « communauté »...
Ceci n’est pas nouveau. Dès la fin des années 70, le recteur Louis Le Corvec avait à plusieurs reprises formulé de telles demandes. On lui répondit que du côté gauche de l’église il faisait froid, qu’il y avait un fort courant d’air qui provenait de la crypte. Il fit poser un rideau de protection, fut-il efficace ?... En tout cas il a disparu ! C’est surtout le retard aux offices qui d’après lui était gênant et source de dispersion : « le fait d’entendre les portes s’ouvrir, de voir des personnes circuler dans l’église pendant les cinq, voire les sept ou dix minutes qui suivent le début de la célébration, est très gênant pour tout le monde : célébrant, lecteur ou animateur, l’assemblée ».
Ceux qui ont connu Louis se rappellent qu’il aimait l’humour ; il fit paraître dans le bulletin une prière que nous accueillons avec le sourire mais qui donne quand même à réfléchir et qui reste d’actualité :
- Pour tous les membres de notre assemblée du dimanche qui ont su faire l’effort d’arriver à l’heure, afin que Dieu les comble de grâces en guise de merci et les aide à témoigner dans leur vie de la Parole qu’ils ont entendue, prions le Seigneur.
- Pour les membres de notre assemblée qui n’ont pas pu arriver à l’heure, à cause d’une imprévisible charge de famille, professionnelle ou accidentelle, afin qu’ils se sentent accueillis par tous, jusque dans leur retard excusable, prions le Seigneur.
- Pour ceux d’entre nous qui sont arrivés en retard par négligence ou par habitude, afin que Dieu les rende un peu plus inquiets de la Parole qu’ils n’ont pas entendue, et un peu plus soucieux d’une communauté qui les attendait plus tôt, prions le Seigneur.
- Pour ceux qui ne sont pas encore arrivés au moment de la prière universelle, afin que Dieu les aide à comprendre qu’ils risquent ainsi, par leur désinvolture, d’arriver trop tard aussi au rendez-vous du Royaume, prions le Seigneur.
- Pour les membres de notre assemblée qui, par excès d’humilité sans doute, adoptent l’attitude du publicain en se tenant au fond de l’église ; pour qu’ils se rapprochent de la table de l’Eucharistie et sentent le besoin de s’unir aux autres dans un contact fraternel, prions le Seigneur.
- Seigneur, nous te rendons grâce pour le travail des ingénieurs, artisans, ouvriers, qui a permis de faire de nos montres et de nos horloges des merveilles de précision et d’exactitude. Apprends-nous à y lire également l’appel que tu nous lances pour nous rassembler avec tous nos frères en Jésus Christ. Amen.
À cette époque, il y avait encore des chaises au fond de l’église, mais elles furent mises en vente à 45 voire 50 francs selon l’état de la chaise... prix à débattre sur place ! Elles furent remplacées par des bancs simples et sans dossier. (cf. archives)