Lors de la parution de notre dernier article sur l’histoire paroissiale, quelques lecteurs nous ont posé la question : où est passée la statue de la Vierge qui se trouvait dans la « grotte de Lourdes » de l’école Sainte Anne ? C’était une statue unique en pierre, chère à l’achat… Quelqu’un a-t-il la réponse ?...
Novembre 1946 : l’église-baraque est mise en chantier après l’autorisation des services de la reconstruction...
Les débris des cloches récupérés après le dynamitage de l’ancienne église en août 1944 sont expédiés à Villedieu-les-Poêles chez Monsieur Cornille en vue de les fondre et d’en reconstituer de nouvelles. Le 3 janvier 1947, l’abbé Le Lausque assiste à la coulée et le 17 mars, les trois nouvelles cloches arrivent en gare de Lorient, elles seront transportées sans incident par des bénévoles et remisées au fond de la baraque-église dont la construction se terminait. Elles furent bénites le dimanche des rameaux suivant, en même temps que la nouvelle église provisoire. Ce fut une grande fête si l’on en croit la presse locale qui rapporte dès le lendemain : « Juché au sommet de verdoyants coteaux dominant Lorient, le bourg de Caudan a célébré sa renaissance spirituelle. Monsieur le Curé de Lorient a béni, hier, son église provisoire et ses nouvelles cloches ». Rappelons leur nom : la petite (sonorité LA, 380 kilos) se prénomme Anne-Joseph ; la moyenne (sonorité SOL, 530 kilos) Jéhanne-Thérèse, et la plus grosse (sonorité FA, 780 kilos) Marie-Joseph. Ces prénoms ainsi que les noms de leurs parrains et marraines sont gravés dans le métal. A l’issue du repas « au menu fort bien composé grâce au dévouement des religieuses » monsieur le recteur, l’abbé Le Lausque souhaita qu’une quatrième cloche (le bourdon) de 2 tonnes vienne ajouter un son grave à ce carillon (ce qui fut acquis plus tard) et le Curé de Lorient exalta les fidèles « à répondre fidèlement à la voix de leurs nouvelles cloches »…
Mais pour qu’une cloche sonne, il faut qu’elle soit suspendue ; il fallait donc construire un beffroi tout près de l’église. Celui-ci fut achevé début août 1947, des monteurs spécialisés de la maison Cornille arrivèrent à Caudan le 11 août pour procéder à leur installation : placées sur des poutres et des rouleaux et à l’aide « d’hommes forts de la paroisse », elles furent amenées sans encombre jusqu’au beffroi et montées en une journée à une hauteur d’environ 3 mètres et « le soir du 14 août, note le recteur, pour la première fois de leur histoire, les cloches sonnent à toute volée pour annoncer la fête de l’Assomption ».
Les cloches étaient actionnées manuellement à l’aide de cordes. Leur utilisation variait suivant la cérémonie : les trois pour les fêtes, la grand- messe dominicale. Pour les baptêmes par exemple, une seule cloche était actionnée à l’aide de sa corde et deux enfants de chœur se chargeaient du balancier des deux autres pour rendre ce « concert » aussi mélodieux que possible et ils excellaient dans leur fonction… moyennant quoi les parrains et marraines leur offraient les traditionnelles dragées et aussi (surtout !...) une pièce…
En ces années d’après guerre, la population de Caudan rajeunit : ainsi en 1947 on note 57 baptêmes, pour 18 sépultures ; en 1948, à la « communion solennelle » (profession de foi), ont pris part 65 enfants ; en 1949, 67 enfants.
Les vicaires ne restaient pas longtemps à la paroisse : l’abbé Le Dé est nommé en août 1946 à Notre Dame de Paradis à Hennebont, il sera remplacé par l’abbé Barthélémy Péron, jeune prêtre de la dernière ordination ; en octobre 1948, celui ci est nommé à Saint Jeanne d’Arc de Lorient et remplacé par l’abbé Pierre Raoult, jeune prêtre également ; après trois années, il est nommé à Lochrist et sera remplacé par l’abbé Le Moguédec qui venait de Melrand où il a passé quatre années de vicariat, après cinq années en captivité.
L’abbé Le Lausque restera recteur de Caudan jusqu’en 1957. « Son départ fut cruellement ressenti par tous. Son immense bonté était reconnue par tous… » note son successeur…
Sur la photo (la seule que nous avons trouvée) il serait en compagnie de Sœur Amandine, elle aussi très connue des plus âgés.