Qu'il faisait bon à l'ombre des grands chênes du Trescouët en cette chaude matinée du 5 août, jour du pardon de Notre Dame des Forces. Une bonne centaine de fidèles se sont retrouvés pour la messe dominicale de 10h30 dans la chapelle superbement fleurie comme toujours. Le Père Innocents de la fraternité de St Jean célébrait cette messe. Dans son homélie, il nous commenta principalement la première lecture du jour, la traversée du désert par la communauté des fils d'Israël, un chemin long et difficile sur lequel ils ont connu la soif et la faim, au point de regretter leur séjour en Égypte, assis « près des marmites de viande, quand ils mangeaient du pain à satiété... ». Mais Dieu vient à leur secours, il leur donne à manger, une nourriture bien singulière, la manne, sous une forme de croûte de rosée. « Mann hou, qu'est-ce que c'est ? » se disent les fils d'Israël. Il y en eut juste ce qu'il faut, juste pour chaque jour, juste pour l'appétit de chacun. Ce peuple d'Israël, c'est chacun de nous et cette nourriture nous est donnée chaque jour dans l'eucharistie véritable pain de vie.
Cette présence de Jésus parmi nous, on la doit à la Vierge Marie. Que Notre Dame, fêtée en ce pardon, nous donne les forces nécessaires, pour poursuivre notre chemin, notre propre traversée du désert, vers la terre promise. « Béni sois-tu, Dieu notre Père, d'avoir créé Marie si belle, et de nous l'avoir donnée pour Mère au pied de la croix de Jésus ». Comme les fils d'Israël, nous eûmes droit, nous aussi, à notre manne, qui, à défaut d'être céleste, n'en était pas moins délicieuse sous la forme d'un gâteau breton !
L'après-midi, un troc et puces et une exposition de voitures et tracteurs anciens, attira plus d'un millier de visiteurs. Une partie des bénéfices de cette manifestation est réservée à l'association guidéloise « Les Enfants de l'Espoir », dont la vocation est d'assurer l'accueil de jeunes adultes handicapés moteurs, mentaux, autistes ou polyhandicapés.
Caprices du ciel en ce mois d'août : au soleil du Trescouët succéda, trois semaines plus tard, notre typique crachin breton, à l'occasion du pardon du Nelhouët. Dès midi, une pluie fine et continue, bienvenue certes pour la terre des champs, vint perturber cette journée consacrée à Notre Dame.
Le Père François célébrait la messe dominicale de 10h30 devant une assemblée de plus de 150 fidèles. Prieur de la communauté de St Jean de Lorient, il est adjoint à la pastorale des jeunes et vicaire de la paroisse de St Christophe. Dans son homélie, qu'il débuta avec une pointe d'humour, il nous rappela en ce jour consacré à Notre Dame de Vérité, que nous avons toujours besoin de cette vérité, en amour, en amitié, en Église. Cette vérité est parfois rude à entendre, mais elle nous fait grandir. Où en suis-je face à cette vérité ? Avec mon conjoint, mes enfants, mes parents, moi-même ? Nous avons tous le besoin d'être vrai. Il nous arrive d'être pris de découragement, de douter, au point parfois d'abandonner. Jésus nous interpelle : « Voulez-vous partir vous aussi ? ». Avec Pierre, nous pouvons dire : « À qui irions-nous Seigneur, tu vas nous combler de ton amour, car tu es le Chemin, la Vérité et la Vie ».
Après la distribution de l'excellent gâteau béni, la procession se rendit à la fontaine superbement fleurie comme la chapelle. Le Père François procéda à la bénédiction de l'eau : « Tu veux que l'eau soit aujourd'hui signe de vie », et du brasier traditionnel : « Tu as donné le feu au monde pour sa chaleur et sa lumière, images de ta tendresse ».
Après la fête religieuse, place à la fête profane. 450 repas furent servis sous le chapiteau. Un spectacle équestre et des jeux traditionnels bretons meublèrent l'après-midi. Cette fête du Nelhouët nous la devons à l'Association des Amis de la Chapelle, au service du patrimoine et de l'animation de ce quartier. Depuis 1972, elle continue avec l'aide des services de la commune, à veiller et à entretenir ce bel édifice du XVIème siècle, inscrit à l'inventaire des monuments historiques.
Un grand merci à tous les amis de nos deux belles chapelles paroissiales.
« Sois près de nous Marie, nous qui sommes encore en chemin ;
sois près de nous, comme un signe d'espérance et de consolation, souviens toi de nous, ne nous oublie pas ».