Histoire de la paroisse - 2 - 2016
L'abbé Daniel ne restera que deux ans à Caudan, il fut nommé à Palais en juillet 1905 et remplacé par l'abbé Le Garrec, précédemment à Mendon. Dès son arrivée, ce dernier fut confronté à de gros problèmes. Rappelons brièvement la situation de l'Église en cette période troublée. Depuis la révolution, la constitution civile du clergé avait institué une nouvelle Église, l’Église constitutionnelle, ce qui divisera le clergé : le clergé séculier qui appliquait la loi en prêtant le serment « le jour du dimanche après la messe en l'année 1790 », et le clergé réfractaire, une grosse moitié des curés qui refusèrent de faire cette démarche, avec les conséquences auxquelles ils s'exposaient : poursuite, emprisonnement et mort pour beaucoup d'entre eux. Au sud-est de l'ile Madame, une grande croix de galets marque l'endroit où furent ensevelis 274 prêtres réfractaires ; ils moururent d'épuisement, de maladie, de maltraitance à bord de deux anciens navires sur les fameux « pontons de Rochefort ». Chez nous le recteur, l'abbé Thomas, réfractaire, fut arrêté et acheminé vers cette sinistre destination. Avec une probable complicité, il réussit à s'évader lors d'une escale à Belle-Ile et put revenir se cacher dans son ancienne paroisse (à Kerrous paraît-il ?). Entre temps l'abbé Guillou, prêtre constitutionnel avait été nommé à sa place. Les Caudanais ne facilitèrent pas son ministère en boudant les cérémonies...