Cet été, nous avons eu l'occasion de rencontrer le frère de Jean-Louis, Julien, venu passer trois semaines de vacances à Caudan ; il a même tenu nos orgues à l'occasion d'une messe du samedi. D'une fratrie de dix enfants, sept garçons et trois filles, Julien occupe le 8ème rang. Né le 31 mai 1972, il a donc 42 ans...
On pourrait s'étonner, à la lecture de leurs noms, de la différence qu'il existe entre chaque enfant de cette même famille : Razafindrakoto pour Jean-Louis et Ratsimbazafy pour Julien. À Madagascar en effet, le nom qu'on donne à un enfant a des significations : soit il porte le nom de famille, pratique réservée aux familles aisées et bourgeoises, soit, dans les familles plus modestes, ce nom est composé d'un mélange de mots bien définis : le diminutif Ra est un signe de respect ; zafy veut dire petits fils, soit pour Jean-Louis : Ra zafy Rakoto, petit fils de Rakoto (nom de son grand-père), et pour Julien : Ra, tsimba (veut dire monsieur), zafy, petit fils. Chaque pays a ses coutumes, et nos noms Bretons sont eux aussi souvent une association de noms de lieux, villages, animaux…
Julien est religieux, membre des Frères des Écoles Chrétiennes (F.E.C.). Fondée à Reims en1680 par Saint Jean-Baptiste de La Salle, cette congrégation est vouée à la formation et à l'enseignement des jeunes, en particulier des plus défavorisés (à l'origine). C'est une congrégation laïque masculine de droit pontifical à vœux simples. Les frères ne sont donc pas prêtres. Aux vœux traditionnels de pauvreté, de chasteté, d'obéissance, les frères ajoutent une consécration totale de leur personne à la Sainte Trinité qui conduit à un engagement de « stabilité dans la société », pour faire dans cette société ce à quoi ils seront employés, soit par leurs supérieurs soit par « le corps de la société ».
Les Frères portaient une soutane noire non boutonnée avec un large rabat blanc, ils étaient familièrement surnommés les « Frères à quatre bras » à cause de leur manteau à manches flottantes.
Après ses études et son bac, Julien débute sa carrière active comme instituteur durant six années et en l'an 2000, il postule pour sa vocation à Antananarivo, la capitale, pendant une année, puis poursuit sa formation au noviciat francophone des F.E.C. à Bobo Dioulasso au Burkina Faso en 2001. Il prononce sa première profession religieuse le 14 juin 2003.
Durant les trois années suivantes, il étudie la philosophie et la théologie au scolasticat de Saint Miguel d’Abidjan en Côte d'Ivoire. À l'issue de ces trois années il revient à Madagascar et débute son apostolat. Il enseigne les mathématiques en classe de sixième et la religion en première scientifique. Le 13 août 2010, il fait sa profession perpétuelle et son engagement définitif dans cette congrégation des F.E.C. Il continue son enseignement jusqu'en 2015.
Actuellement, il est en mission en Côte d'Ivoire comme formateur au scolasticat, chargé de l'économat dans la communauté et responsable de la bibliothèque au sein de son institut supérieur. Cette communauté comprend 21 jeunes Frères et 3 formateurs. La vie communautaire a une grande importance dans leur vie religieuse. Voilà pourquoi ils vivent ensemble et s'associent dans leur service éducatif, principale mission des Frères. Pendant leurs vacances, ils ne restent pas inactifs, ils accompagnent des jeunes, font des travaux manuels en brousse... En terminant l'énoncé de son parcours, Julien écrit ceci :
« Merci d'avoir lu cet article parlant de mon témoignage.
Je vous demande humblement une intention de prière pour moi et pour la mission que Dieu me confie.
De même je prie pour vous, que Dieu vous comble de sa grâce et de sa bénédiction, et que vive Jésus dans nos cœurs ».
Dans un prochain article nous explorerons le Madagascar mystérieux et ses traditions ancestrales à la découverte du Famadihana…