La photo ci-dessous de l'ancienne église paroissiale est la seule que nous ayons trouvée. Cette église fut, on le sait, dynamitée à 5h45 le 11 août 1944 par les troupes d'occupation Allemandes : « à cet instant précis l'église et le clocher viennent de s'effondrer et leurs pierres ensevelissent tout le mobilier du sanctuaire. Tout est détruit ; la sainte réserve enfermée dans le coffre de la sacristie est sauvée. Une pierre d'autel est retrouvée, mais du beau maître-autel de marbre blanc, il ne reste rien ; tout est pulvérisé » (archives paroissiales). Quelques bannières furent récupérées et après quelques réparations furent déposées à la chapelle du Nelhouët. La population du bourg, heureusement réduite car beaucoup s'étaient réfugiés dans les communes voisines, se trouvait cette nuit-là dans l'abri du couvent...
Cette église n'était pas la première de notre paroisse. De cette première, on ne sait pratiquement rien sinon qu'elle contenait au XVème siècle le caveau de la famille des Plessis-Riou du quartier de Lanester ; en 1710 cette église était en ruine et le 28 juin 1722, fut posée la première pierre d'une nouvelle. Celle-ci traversa les troubles de la Révolution et de l'Empire ; en 1820 elle fut gravement endommagée par un incendie et dut être entièrement réparée. Ces travaux durèrent deux années et depuis cette date, les recteurs successifs eurent à cœur de l'embellir par la pose de nouvelles fenêtres, de vitraux neufs, d'un chemin de la Croix... « Notre municipalité, note le recteur en 1793, vient d'installer une horloge dans la tour ; puisse-t-elle sonner bientôt la dernière heure du régime qui préside aux destinées de la malheureuse France »...
Rappelons que cette église était la seule église paroissiale jusqu’en 1907. Il y avait bien quelques chapelles où le culte était célébré (Locunel, Saint Guénaël) mais les grandes cérémonies avaient lieu dans l'église principale.
De style renaissance, elle est en forme de croix latine et comporte deux bas-côtés. De taille moyenne elle peut avoir une capacité d'accueil de 250 à 300 personnes, aussi le clergé devait parfois faire preuve d'ingéniosité pour accueillir tout le monde, en particulier lors des confirmations ; par exemple, en 1892, ce sacrement fut administré le 26 mai, jour de l’Ascension, semaine chargée : confirmation le jeudi, première communion le mercredi, retraite les lundi et mardi, les confirmands étaient au nombre de 721… il est vrai qu'à l'époque, cette cérémonie avait lieu tous les 4 ans et c'était l’évêque qui présidait. « Nous n'étions pas sans inquiétude, note le recteur, l'abbé Hétet, car imprimer une bonne et sérieuse direction à une retraite de 721 enfants et parmi eux, des jeunes gens du chantier de 15 à 16 ans n'était pas chose facile » (on le comprend !). « Il fallait commencer de bonne heure, et heureusement qu'après la cérémonie, qui s'est terminé à 11h30, il y eu une dernière messe basse ».
Monseigneur était accueilli en grandes pompes, en cortège mais sans arc de triomphe « impossible avec ce maire et son conseil radical ». À son départ il nota avoir été édifié par la bonne tenue des jeunes à l'église mais « hélas ! La plus grande partie de cette population n'a pas pris part à cette belle fête de la grande famille paroissiale ; nous avons chargé les nouveaux confirmands de devenir les petits apôtres du foyer domestique et de dire à leurs parents, principalement aux ouvriers de ce vaste chantier, le désir qui nous presse de leur faire du bien ... ».