Après une incursion au 16ème siècle dans la famille Eudo De Kerlivio, revenons à notre époque. Les abbés Louis Le Corvec et François Tristant avaient pris leurs fonctions en septembre 1971. La population Caudanaise était alors de 4200 habitants, population relativement jeune du fait de l’apport de nombreux foyers venant de l’extérieur ; la commune ne cessait de s’agrandir, des entreprises s’implantaient sur la zone industrielle…
Une des premières tâches du Père François fut de s’occuper de ces jeunes ; aussi, dès le mois de janvier, il lança un appel : « Il nous faut déjà en parler car les vacances, ça se prépare ! Donc, si quelques jeunes, filles ou garçons désiraient faire un camp pendant le mois de juillet - dont la forme restera à déterminer avec les intéressés - nous aimerions les connaître. Le Père Tristant veut bien aider à l’organisation et en prendre la responsabilité… mais il faut y penser dès maintenant. Jeunes de 13 à 16 ans, parlez-en entre vous et aussitôt que possible, faites-vous connaître. Notons que ce n’est nullement une affaire organisée par l’une ou l’autre école : ces camps s’adressent à tous sans distinction ». Durant leur ministère, ces deux abbés, auront toujours cette notion de parité. Au mois de mai, il ne restait plus que 4 places pour les garçons et 6 pour les filles. En juin, décision importante : il n’y aura qu’un seul camp, du 3 au 18 juillet ; ce camp sera mixte, 12 garçons, 14 filles et c’était complet ; quatre responsables de 18 ans au moins, accompagneront ces jeunes ; camp itinérant avec des points de chute : Sauternes, Saint-Cirq-Lapopie (près de Cahors), Argenton-Château (près de Bressuire). Le voyage et les déplacements se feront en car et le logement sous tentes légères.
Les tarifs étaient « tirés » au maximum pour permettre au plus grand nombre de jeunes de pouvoir y participer et les Caudanais furent bien sûr sollicités : stand à l’occasion de la kermesse, tombolas, repas... dont voici l’un des menus :
- Potage (légumes ou poisson)
- Moules farcies
- Merlu (mayonnaise ou vinaigrette)
- Langue de bœuf (nature)
- Plat de légumes
- Far, gâteaux, fruits.
Pour 12 francs, il ne fallait pas s’en priver... et ceux qui ont participé n’ont pas oublié la qualité de ces repas d’abord et l’ambiance conviviale, joyeuse et amicale qui y régnait.
Le départ de ce premier camp eut donc lieu le 3 juillet comme prévu, dans la bonne humeur et l’effervescence que l’on imagine, mêlées d’un peu d’appréhension pour les organisateurs. C’était une première expérience et ce fut une expérience réussie comme nous le dit François : « Ce fut un camp intéressant et instructif : voyage sans le moindre incident, campements variés et calmes, relations faciles et sympathiques avec les gens rencontrés ; vie d’équipe, sans doute en rodage, mais bien fructueuse ».
Ce fut le départ d’une longue série de camps ; en 1974, deux furent organisés, un pour les 13-16 ans, un second pour les 16-18ans avec pour destination les Pyrénées pour les plus jeunes et la région du Sud-ouest pour les plus grands : ces derniers avaient eux-mêmes choisis leurs activités : reportages, interviews, collections diverses et mise en commun le soir. Répartis en petites équipes (discrètement surveillées…), ils étaient responsables de leur matériel, achat et préparation de leur nourriture, propreté, « excellente formation aux responsabilités et à la vie en société »… (à suivre).