Les travaux de construction de notre église ont débuté le 16 mars 1960. C’est l’occasion pour nous de rappeler l’histoire de nos églises paroissiales. Les premières traces que nous avons trouvées datent de 1685. Le 25 mars de cette année eut lieu « l’inhumation de messire Guillaume Riou, seigneur du Plessis dans l’église paroissiale de Caudan en sa chapelle de sainte Barbe, ce qui laisserait penser que le seigneur du Plessis avait son enfeu dans l’église paroissiale (archives) »...
Cette église a du souffrir de la période révolutionnaire : on trouve en effet dans les premières années 1800 des notes signalant le piteux état de cette église. Un poste de militaires établi au bourg en fit sa caserne, « les soldats sans frein ni discipline la dégradèrent au point que le concordat établi, on ne crut plus possible d’y célébrer les offices divins ». (Pour mémoire ce concordat établi le 16 juillet 1801 entre Bonaparte et Pie VII, réglait les rapports entre la France et le Saint-Siège). A partir de cette date, les offices religieux furent célébrés dans la chapelle de la vraie Croix à l’entrée du bourg. L’église fut démolie en 1806 parce qu’elle était dans un état de ruine qui pouvait compromettre la sécurité publique.
Certains délais administratifs ne semblent pas avoir été respectés car le 3 mars 1808, en réponse à un courrier du 4 septembre 1807, le ministre de l’intérieur s’adresse au Préfet du Morbihan : « j’ai reçu votre courrier… tendant à ce que la commune de Caudan soit autorisée à imposer extraordinairement sur elle-même une somme de 3000 francs par an et vous m’annoncez que cette construction est déjà commencée. Je suis surpris que vous ayez donné l’autorisation de commencer cette reconstruction avant de m’avoir référé les plans, devis… Je pense rendre compte de cette affaire à l’empereur… » (Napoléon lui-même !...).La chapelle n’était qu’une solution de dépannage, comme nous avons eu déjà l’occasion d’en parler, il fallut donc envisager la construction d’une nouvelle église. « La reconstruction de notre église est indispensable, note monsieur le maire Julien Jaffray le 10 août 1806, mais où trouver les moyens pour y parvenir… la commune n’a pas d’autres revenus que ces centimes additionnels qu’on emploie entièrement à nos dépenses annuelles »… Il en voyait un : « c’est de solliciter du gouvernement un octroi municipal sur les boissons que débitent les cabaretiers de cette commune seul objet de consommation locale sur lequel on peut établir un octroi ». Le conseil municipal estimait que le produit d’octroi sur les boissons pourrait donner annuellement une somme de six cent francs « en raison de trois francs que chaque cabaretier paierait par deux hectolitres vingt huit centilitres de vin... Une commune rurale où il ne se tient aucune foire ni marché est bien ce que le produit présumé pourrait donner d’après la consommation annuelle des boissons qui se débitent dans commune… » (il nous manque la formule de ces calculs !..). Ce seul moyen était insuffisant et le conseil sollicita du gouvernement une imposition extraordinaire pendant 10 ans « d’une somme annuelle de 3000 francs sur les contributions portes et fenêtres ce qui donnerait la somme de 30000 francs pour la dite reconstruction ».
La construction de cette église dura 16 années… du fait des difficultés financières... malgré la bonne volonté des paroissiens qui mirent la main à la pâte en prenant en charge le charroi des pierres provenant entre autre des anciennes chapelles de Pendreff et de saint Séverin. Le recteur du début des travaux était l’abbé Lomenech.
Cette église, rappelons-le, est celle qui fut dynamitée le 11 août 1944 par l’occupant.