Le recteur Le Garrec envisageait d’annuler la « Communion solennelle », prétextant la mauvaise foi de la municipalité. Le Conseil fut bien vite averti et, en réunion, fit connaître « que la rumeur publique accuse le conseil de refuser la location du presbytère au desservant de la commune (pour loger les prédicateurs) mais qu’il n’a jamais reçu aucune demande de ce genre de la part des intéressés et invite le conseil à donner son avis à ce sujet… » ; le conseil déclara qu’il était tout disposé à entrer en pourparlers pour cette location et pria Mr le Préfet « de bien vouloir communiquer cette délibération à Monseigneur l’Évêque de Vannes… ». On  élevait le débat et donnait une autre dimension au problème (et où était la vérité ?...).

Monsieur le Maire proposa l’usage gratuit du presbytère pendant la retraite et autorisa le recteur à y loger les prédicateurs ; réponse de recteur, avec disait-il l’accord de l’Évêque ; « votre offre doit être refusée, même dans l’intérêt du conseil municipal ; la population ne comprendrait pas qu’il fût permis à des prédicateurs de passage d’entrer dans le presbytère et d’y demeurer ne fût-ce que quelques jours, quand les prêtres qui sont au service de la paroisse ont été mis dans l’obligation d’en sortir ; la combinaison que vous me proposez donnerait lieu à des interprétations fâcheuses et mettrait le conseil en mauvaise posture devant l’opinion… ».

Presbytère de CaudanL’abbé Le Garrec avait très mal accepté la décision du tribunal de Lorient qui l’avait condamné quelques années plus tôt et (avec peut-être un brin de mauvaise foi…) refusait tout compromis mais profita de cette avancée du conseil municipal pour proposer au Maire le marché suivant : « Pour vous permettre de vous conformer aux vœux des Catholiques de Caudan et pour vous faciliter la mission que vous ont donnée les représentants de la commune, je veux immédiatement donner suite à la conversation dont vous avez pris l’initiative ; en conséquence, je demande au conseil municipal s’il renonce aux avantages que lui donne le tribunal civil de Lorient et,  au cas où il y renoncerait, je lui demande en outre à quelles conditions différentes il serait possible aux prêtres qui desservent la paroisse de louer le presbytère dont il a été déclaré propriétaire légal » (tous les mots sont bien choisis  et lourds de signification…).

Toute cette polémique dans laquelle semblaient se complaire certains acteurs, ne passait pas inaperçue mais était amplifiée, déformée ; même Monseigneur s’en mêlait et « mécontent de la mauvaise volonté de la municipalité, n’hésiterait pas à retirer les prêtres de la paroisse si la situation continuait d’une manière aussi anormale… »

On décida quand même de se rencontrer et une réunion eut lieu au presbytère entre la municipalité (Mr le Maire, Mrs Moëllo, Kerneur, Caro, Le Héno et Le Calloch) et la Paroisse (l’abbé Le Garrec, Mrs Le Cren et Le Déaut) ; un accord ne fut pas trouvé d’emblée mais chaque partie se promit de réfléchir et de se revoir bientôt.

Hélas ! Entre temps il y eut la séparation des deux communes , de nouvelles élections ;  le nouveau conseil municipal de Lanester se mêla de l’affaire et revendiquat partiellement la propriété de presbytère et de ses dépendances ; dans une toute première séance, (13 novembre 1909) ,  il protesta « de la façon plutôt cavalière que le conseil municipal de Caudan agit dans la gérance du presbytère effectuant des travaux, vendant les produits de ses dépendances, fruits, foin, sans se soucier de Lanester qui croit cependant avoir des droits à cette propriété ». Mr Le Dévéhat (1er Maire de Lanester) s’étonne « que cette question de vente n’ait pas encore été réglée » et parle même d’une volonté des conseillers  de Caudan pour favoriser leur commune…