La question du monopole des Pompes Funèbres ne faisait pas l’unanimité ; plusieurs personnes demandaient sa suppression, mais la commission municipale concernée fit observer que le traité pour ce monopole n’avait été passé qu’à titre d’essai et pour un an seulement : c’est Monsieur Le Maner qui en fut le premier bénéficiaire...
En 1908, cette question fut de nouveau à l’ordre du jour du conseil municipal et fit l’objet d’un vote dont le résultat fut 11 voix pour, 11 voix contre ; Monsieur le Maire ayant voté pour, le monopole fut conservé à Monsieur Le Maner, avec la faculté pour la commune de résilier le contrat dès que la séparation de Lanester et de Caudan serait effective ; on en parlait déjà beaucoup car on n’en était pas loin...
A cette époque, le maire était M. Graindorge, M. Mouëllo premier adjoint et M. Le Moing deuxième adjoint ; l’adjoint spécial de Lanester était M. Le Garff.
Après la séparation, Caudan gardera ses traditions qui voulaient que ce soit le menuisier qui confectionnait le cercueil et qui était chargé, avec la famille, des opérations d’ensevelissement...
Et l’Eglise, comment se comportait elle ? Avant le concile certaines paroisses avaient conservé trois classes d’obsèques qui marquaient la fortune des familles : « La première classe, prestigieuse, donnait droit à la musique et à de nombreuses tentures funèbres disposées dans l’église ; on sortait la croix de vermeil (er groëz argant melen…), la troisième classe devait se contenter de la croix en bois » (encyclopédie Bonneton).
A Caudan, on ne pratiquait que deux classes , avec quelques différences significatives (le choix des croix, le nombre d’ornements…) ; mais à l’occasion de chaque décès, le recteur donnait à la famille une fiche ainsi libellée :
« Aux membres de la famille : La doctrine chrétienne nous enseigne que nous sommes pécheurs, parce que tous nous avons eu le péché originel. Quels que soient donc les mérites d’un défunt, c’est toujours un devoir de charité, sinon de justice, de prier pour le repos de son âme ou de faire prier pour lui».
« L’Eglise a le devoir de recommander, de favoriser la prière aux dépens peut-être des honneurs ou des fleurs qui, a ses yeux, sont choses secondaires. Chacun reste libre de choisir la classe d’enterrement qui lui plait, les obsèques religieuses peuvent même être gratuites ».
« Cependant, pour éviter tout malentendu, nous rappelons que la 2ème ou la 1ère classe d’enterrement comporte toujours un obit de 12 services mensuels : une prière plus une messe chaque mois pendant un an. Pour l’Eglise compte surtout l’intérêt spirituel de défunt : un bon chrétien trouvera normale la conduite de l’Eglise…».
Il y ajoutait quelques renseignements pratiques, des dates d’abord, celle du placebo à domicile, des obsèques elles-mêmes et du service de huitaine ; et pour terminer il indiquait : « vous devez prévoir au total comme frais pécuniaires à l’occasion des obsèques de… ».
La célébration d’une messe par mois pendant un an a été maintenue dans notre Paroisse, mais toutes les cérémonies d’obsèques se déroulent suivant le même rituel.
Un obit est la prière dite pour le repos de l’âme d’un défunt.
Le placebo est la prière dite au domicile du défunt.