UN MIRACLE A CAUDAN ? Eh oui !…

Dans la revue Diocésaine «La semaine Religieuse» du 3 juin 1869, à la page 342, on trouve le récit d’un vicaire Caudanais de l’époque, l’abbé Le Chanony intitulé : « Une guérison extraordinaire »...

Caudan et Lanester formaient encore une seule paroisse, (nous aurons l’occasion d’en reparler bientôt à l’occasion du centenaire de la séparation…) ; ainsi, le fait relaté s’est passé en la chapelle de Saint Guénhaël (Sant Winael).

La revue le reproduit en précisant bien qu’elle laissait à l’autorité compétente le soin d’en déterminer la véritable nature… Voici donc l’intégralité de ce récit :

… « Une famille pauvre de Kervignac, nommée Guéganno, habitant le Bonhomme, avait un enfant de 6 ans estropié des deux jambes ; c’est avec beaucoup de peine qu’il pouvait se traîner avec deux béquilles.

Le 2 mai dernier, sa pauvre mère, après  avoir  eu vainement  recours aux ressources de l’art, s’embarquait avec son enfant (le pont du Bonhomme n’existait pas encore…) pour se rendre en pèlerinage à Saint Guénhaël en Caudan.

Le canotier Lestrehan les conduisait. Le canot arrive et s’arrête vis à vis de la chapelle du saint, sise sur le bord de la mer ; alors on débarque l’enfant ; une fois à terre, on place ses deux béquilles à côté de lui.

Tandis que Lestrehan et la mère de l’enfant étaient occupés à amarrer le bateau, l’enfant quitte ses béquilles comme un jouet d’enfant et se dirige vers la chapelle en suivant le chemin que parcourt la procession le jour du pardon…

Cependant, la mère étonnée de la disparition de son fils prend les deux béquilles et se rend à la chapelle avec Lestrehan par un chemin détourné ; ils trouvent l’enfant au portail et l’introduisent dans l’église ; alors, la mère va se jeter aux pieds de Saint Guénhaël serrant son fils dans ses bras… Elle sanglotait de joie et les larmes de la reconnaissance coulaient de ses yeux : telle était sa prière, elle n’en connaissait pas d’autres à cette heure de l’intervention divine…

Que s’était-il passé ? La puissance de Dieu venait d’agir par l’intervention de son fidèle serviteur Guénhaël ; un miracle avait eu lieu, que les incrédules ricanent et se moquent ! Voilà le fait !

Les béquilles sont suspendues comme ex-voto aux pieds de la  statue du saint bienfaiteur ; il va sans dire que tout est authentique… »

Chapelle de saint Guénhaël

Voilà le récit ; il a en tout cas le mérite d’être clair et concis…

La chapelle de saint Guénhaël, proche du Blavet,  est une construction bien modeste, à petites fenêtres romanes, et bien ancienne. A  son emplacement initial, Saint Guénhaël fondit jadis un monastère, où il finit ses jours  vers l’année 600 ; cinq siècles plus tard, les moines de Saint Gildas de Ruys  y édifièrent un prieuré. Autrefois la messe se disait le premier dimanche du mois et le pardon était célèbre et attirait de nombreux marins qui venaient implorer la protection du saint …

La même revue  fait état d’une annonce du journal « Le Morbihannais », dans son numéro du 11 juin 1905, à la rubrique « faits divers » :

« La chapelle de la Vérité à Caudan a été cambriolée. Lors d’une première tentative on avait été quitte pour un vitrail brisé ; les malfaiteurs revenant à la charge l’ont brisé de nouveau et ont pénétré dans la chapelle où ils ont fait quelques dégâts. La police saura-t-elle les retrouver ? »

Le recteur de l’époque ne tarda pas lui non plus à dénoncer un tel acte, du haut de sa chaire, et invitait ses  paroissiens à prier pour qu’on puisse bientôt punir les auteurs d’un tel scandale…