1962. En janvier les nouveaux bâtiments de la maison de Kergoff sont terminés.  Leur construction aura duré un an. La première religieuse de l’établissement, sœur Amandine, qui vient de Malestroit, prend les choses en main. Il faut aménager les différents services, acheter du matériel, le mobilier, la lingerie, la cuisine. Elle va recruter trois employées, une cuisinière, une lingère et une femme de ménage, et en avant le nettoyage et les finitions…

Deux autres religieuses y sont affectées : sœur Jeanne l’infirmière et soeur Geneviève la lingère qui, elle, venait de Lanester. Cette dernière avait son permis de conduire, indispensable pour conduire la 2 CV qui avait été achetée pour l’établissement, elle s’en servira pour faire les courses.

Sœur Amandine restera trois ans à Kergoff ; sa tâche ne fut pas toujours des plus faciles pour assurer cette mise en route, ce dont elle s’acquitta avec dévouement, compétence et réussite. Elle fut remplacée dans ses fonctions de supérieure par Mère Louise qui ne resta que six mois pour donner la place en 1966 à Sœur Cécile qui, elle, restera jusqu’en 1972, date du départ définitif des religieuses du St Esprit de Kergoff.

Au printemps 1962 la maison pouvait s’ouvrir et accueillir ses pensionnaires ; elle comprenait 18 chambres individuelles, 4 chambres à 2 lits et 2 dortoirs de 7 places.

Cuisine de la maison de Kergoff en 1962Le premier Directeur (économe) fut Mr Midoux, de Guidel. Il travaillait à mi-temps et ne restera que jusqu’en juillet. Il fut remplacé Mme Pourchasse, toujours à mi-temps. Au départ des religieuses elle travaillera à temps plein et restera en fonction jusqu’au 17 août 1986, date de sa mise à la retraite. Mr Danet prendra le relais pendant 10 ans, et c’est Mme Guégan, actuelle Directrice, qui le remplacera le 1er juin 1997.

A l’ouverture de “l’hospice des vieillards” comme on l’appelait, la vie s’organise : la cuisinière, Mme Roallo qui vient de Quéven, les deux femmes de service, Mlles (à l’époque) Ezanno et Carré de Caudan s’ingénient avec les religieuses à rendre la vie collective agréable, malgré l’éloignement du bourg qui aurait pu être une cause de solitude et de monotonie : des groupes de jeunes viennent parfois y apporter de la vie, et aussi des groupes de scouts, théâtre, musique et danses bretonnes, majorettes…

Une assurance médicale assidue est assurée à tous les pensionnaires, c’est le Dr Paris de Lanester qui en a la charge.

Les pensionnaires n’étaient pas tous d’origine caudanaise, mais de toute la région lorientaise, Lorient, Lanester, Quimperlé et même de… Paris. La presse locale de l’époque ne tarit pas d’éloges sur cette maison, la plus confortable, dit-elle, du Morbihan “où l’on sait pouvoir trouver un bon air revigorant, une tranquillité reposante, des soins attentifs et une bonne soupe !”. C’est une belle réalisation sociale qui fait honneur à la commune de Caudan.

Les résidents hommes étaient majoritaires ; il fallait les occuper et Mère Amandine leur avait promis, “c’est juré”, un jeu de boules dans le parc quand viendraient les beaux jours.

Nos religieuses restaient en permanence dans l’établissement ; la Mère Supérieure avait bureau et chambre où s’installera plus tard (en 1966) l’aumônier ; les deux autres sœurs logeaient à l’étage ; aussi pouvaient-elles assumer les fonctions de veilleuses de nuit. Quand elles quitteront définitivement la maison (en 1972) il faudra recruter deux personnes pour les remplacer dans ce rôle ô combien important mais parfois ingrat.

En attendant l’aumônier, elles assistaient aux offices à l’église paroissiale avec les autres religieuses de la congrégation ; la 2 CV était bien utile pour le trajet et, en rentrant, on profitait pour faire quelques courses… Rappelons, pour les nouveaux Caudannais, que la congrégation des filles du St Esprit quitta définitivement notre paroisse en 1998, après 146 années de présence…