Le Rectorat de l’abbé Lancelot à Caudan aura été de 14 ans (1957 - 1971), il se retira à Hennebont il y a quelques années ; son passage fût surtout marqué par la construction de notre église actuelle qui aura été son principal souci durant près de 10 ans. Après l’église il entreprit des travaux au presbytère (sanitaires, eau courante), mais ce presbytère fut, nous l’avons déjà vu, détruit en 1976 pour faire place à celui que nous connaissons aujourd’hui...
Jetons un rapide coup d’œil sur la paroisse des années 60 - 70 ; Caudan n’a encore que 3000 habitants, l’Hôpital Charcot, la zone industrielle de la Montagne du Salut ne sont encore qu’à l’état de projets ou en début d’activité. Dans un rapport à l’évêque du diocèse, le recteur n’est pas tendre avec les paroissiens : « Caudan n’est plus et tant s’en faut ! la paroisse très pratiquante qu’elle fut longtemps. Le groupe important des hommes qui autrefois vous a tant impressionné ne se rencontre plus guère à l’église, sauf peut-être à Pâques et à la Toussaint. Cependant, les familles, dans leur ensemble restent très bonnes : elles sont heureuses de revoir le prêtre. Comme dans bien d’autres paroisses actuellement, hélas ! Elles sont plus négligentes que méchantes….. »
Au cours d’un prône en janvier 1966, à l’issue d’une semaine œcuménique, il s’adresse à ses paroissiens en ces termes : « nous constatons avec souffrance combien le problème de l’unité laisse indifférents les paroissiens de Caudan ; il semblerait que Vatican II n’ait pas eu lieu… Et que son souffle n’est pas prêt de les atteindre ! Faut-il en conclure que votre véritable amour de Dieu est faible ? Peut-être ! Et votre faim spirituelle inexistante ? Peut-être ! En tout cas, par votre inertie trop souvent répétée vous nous donnez au moins la preuve d’un manque de vitalité proche de la tiédeur, d’une tiédeur qui assombrit l’avenir de cette paroisse et dont vos enfants seront les premières victimes ! » (il valait mieux être assis…).
Des religieuses du St Esprit exerçant à l’école St Joseph et à la maison de retraite de Kergoff qui « grâce à leur dévouement et à celui du personnel fonctionne à la satisfaction générale ; les anciens et anciennes y sont bien soignés et gâtés ; les locaux magnifiques, l’ameublement est flambant neuf, le site agréable et reposant à souhait. »
En 1971 une nouvelle équipe pastorale fut nommée, au service de la paroisse de Caudan, composée de :
- Louis Le Corvec, originaire de Riantec né en 1920, ordonné prêtre en juin 1946, vicaire à Arradon (1946 – 1961) puis à Sainte Thérèse de Lorient (1966 – 1971). L’abbé Le Corvec est aujourd’hui aumônier des petites sœurs des pauvres à Lorient.
- François Tristant, originaire de Groix, né en 1929, prêtre en 1953, successivement vicaire à Theix, Guéméné / Scorff et Larmor-Plage. L’abbé Tristant est aujourd’hui à la maison de retraite de Sainte-Anne d’Auray.
« Tous deux fils de pécheurs, ils avaient acquis dans les exercices précédents une longue expérience des hommes et des œuvres ; le prêtre d’aujourd’hui est le point de mire de la critique, c’est un homme discuté, critiqué… » note la presse dans son compte rendu.
Ils furent installés à Caudan les samedis 18 et dimanche 19 septembre 1971, et présentés à l’abbé Nollo recteur de Pont-Scorff (Caudan faisant partie jusqu’en 1997 de ce doyenné).