Nous revenons plus longuement sur cette journée mémorable notamment pour permettre à toutes celles et ceux qui n’ont pu être présents, ils sont nombreux, d’avoir au moins un petit aperçu des temps forts de cette journée.
Parmi ceux-ci et dans l’ordre d’importance, il y a d’abord la célébration religieuse au cours de laquelle le Père Jo, dans son mot de bienvenue, nous a rappelé que cette église consacrée en 1962 a été le lieu où ont été célébrés des évènements heureux et malheureux. Combien de familles endeuillées y ont été accueillies ? Combien d’évènements marquants de l’histoire de notre Commune y ont été célébrés ? Comme le disait le Père Jo : « Aujourd’hui comme hier, notre église est un lieu où, de manières diverses, nous nous rassemblons avec nos espoirs, nos projets, nos douleurs et nos bonheurs, nos questions et nos convictions. » Après avoir remercié les prêtres et les religieuses, l’assemblée présente et notamment les enfants et les élus, il concluait en ces termes : « 50 années d’évènements en tous genres ! Dans la mémoire d’un commencement, ce matin, nous accueillons tous ensemble une grande histoire tissée au long de ces 50 ans ; nous sommes les héritiers de nombreuses vies données, maillons visibles ou plus discrets, maillons porteurs dans notre chaîne des vivants, dans notre chaîne des croyants ! Soyons heureux, réjouissons-nous ensemble ce matin, et bénissons Dieu, le Père des vivants ».
Message bien reçu car cette messe, animée par un chœur de soutien très en verve qui a su entraîner toute l’assemblée, a mis de la joie dans les cœurs, une joie et une espérance que le Père Maurice Roger, vicaire général qui présidait cette célébration a voulu lui aussi nous faire partager. Certes « en ces temps de crise et d’incertitude, la question des gens de Judée, étonnés par la naissance miraculeuse de Jean le Baptiste, « Que sera donc cet enfant ? » prend toute sa résonance. C’est la question que se posent parents, grands parents, enseignants, éducateurs, prêtres, religieux, religieuses… qui accompagnent les générations nouvelles et portent le souci de la transmission de la bonne nouvelle ».
Cette question le Père Maurice Roger veux la porter avec nous : « alors que nous célébrons le cinquantième anniversaire de la consécration de cette église Saint-Pierre et Saint-Paul, édifiée sur l’emplacement même de l’ancienne église dynamité par l’occupant en août 1944, six mois presque jour pour jour avant l’ouverture du Concile Vatican II, le 11 octobre 1962, par le Pape Jean XXIII. Sur les heures sombres de la division, quelque chose de neuf a été édifiée ! Quelle joie de réaliser que la construction de l’église de Caudan coïncide avec cet évènement si important et décisif pour la vie de l’Église ! Comme un signe concret dans notre diocèse pour nous rappeler que l’Église, dont nous sommes les pierres vivantes, est appelée à être aujourd’hui signe et sacrement du salut au milieu des hommes. Voici le temps où Dieu fait grâce à notre terre. Voici le temps où sa vie se manifeste. Le prénom Jean, Yo-hanan, « Dieu a fait grâce », dont nous fêtons la nativité en ce jour, nous le rappelle ».
Après avoir rappelé que l’édifice qui nous accueille, œuvre des architectes Guillou et Lindu, a la forme d’une tente, sa couronne de lumière évoquant le séjour des hébreux dans le désert, le Père Maurice se prend à imaginer : « Si cette église pouvait parler, elle raconterait les grands évènements de l’histoire récente de la paroisse et de la commune, elle s’épancherait sur les confidences recueillies au cours des années par les générations de personnes qui l’ont fréquentée et qui continuent de le faire, lesquelles, aux grands instants de leur vie ou dans le secret de leur cœur, ont pu exprimer à Dieu leur confiance, leurs espérances, mais aussi leurs doutes et leurs questions. Oui… Si cette église pouvait parler ! Mais elle le peut… Les pierres vivantes que nous sommes, dont l’église est le lieu de rassemblement, ont besoin d’être jointes par amour fraternel, cimentées par la confiance en Dieu, enduites de la présence de l’Éternel, badigeonnées de sa Parole. Cette église, où ils aiment se retrouver, où beaucoup ont été baptisés, est un patrimoine vivant, c’est le lieu où le ciel rejoint la terre, où l’invisible se rend visible, où la parole se fait chair. C’est un lieu ouvert, qui appartient non seulement aux chrétiens, mais à tous les habitants de la commune, un écrin de fraternité et d’attention à l’autre, où se tisse et se retisse le lien social, où tout homme, toute femme, tout enfant, prend conscience de sa dignité, de son caractère unique, du caractère sacré de son histoire, s’interrogeant sur le sens de sa vie et de sa destinée. »
Pour conclure son homélie le Père Maurice forme le vœu que « notre joie de célébrer cet anniversaire, en la fête de la Nativité de Jean-Baptiste, le précurseur qui vient « en avant » du Messie, se fasse contagieuse, pour que notre communauté chrétienne en soit renouvelée, pour que les jeunes générations y trouvent toujours plus leur place, pour que nous découvrions tous de quel amour nous sommes aimés ». Il nous invite enfin : « à prendre une part toujours plus active au projet diocésain « communion pour la mission », en particulier dans la mise en œuvre de la troisième orientation diocésaine « une Église qui fait grandir », redécouvrant toujours davantage qu’une Église qui évangélise, c’est une Église qui se laisse évangéliser, qui accepte sa vocation de signe, qui fait de ses fragilités un chemin de disponibilité pour accueillir la force qui vient du Christ et la partager, une Église qui sait reconnaître les charismes pour qu’ils soient mis en valeur au service de l’édification du Corps du Christ ».
Ces quelques extraits de l’homélie du Père Maurice Roger donnent un aperçu de la force de son message, message d’espoir, de confiance dans une Église en marche où chacun doit trouver sa place. Message reçu par une assemblée qui a poursuivi la prière avec une ardeur renouvelée, manifestée notamment à travers les chants. Les enfants eux aussi ont pris toute leur place dans cette célébration, quelques-uns ont tenu à exprimer leurs remerciements :
Seigneur, autrefois un grand clocher dominait la place de Caudan. Mon papi, comme tant de personnes, a été baptisé, a communié, a été confirmé dans cette église et a aussi été enfant de chœur.
La guerre est passée, tout s’est écroulé et c’est dans une baraque qu’il s’est marié avec mamie. Des planches toutes simples, pour des bonheurs tout simples.
Pour remplacer cette baraque tu as planté une tente d’ardoises, où, à mon tour, j’ai été baptisé et ferai ma communion l’an prochain.
Merci Seigneur pour notre église où nous célébrons nos joie et te confions nos peines, merci de nous ouvrir ta maison où nous aimons nous rassembler le dimanche et lors de nos grandes fêtes.
Quand l’assemblée s’est retrouvée pour le verre de l’amitié au fond et l’église et sous le porche abrité d’une pluie incessante, la joie manifestée par les uns et les autres montrait à quel point cette célébration avait atteint son but de rendre grâce au Seigneur, dans l’allégresse, pour tous ses bienfaits.
La pluie quant à elle aura assuré le succès de l’exposition relative à l’histoire de nos églises, les fidèles étant contraints de rester, le verre à la main, dans la proximité des panneaux installés de part et d’autre de l’entrée. Il faut croire que ce retour dans le passé ne manquait pas d’intérêt puisque près de 200 personnes ont profité des permanences assurées pendant la semaine suivante pour visiter ou revisiter cette exposition préparée par le comité historique de la Commune au sein duquel notre historien de la paroisse, Jacques Pencréac’h, a joué, en l’occurrence, un rôle déterminant.
Toutes ces émotions culturelles et religieuses avaient ouvert les appétits et c’est avec joie que la communauté paroissiale entourée de quelques amis s’est retrouvée à la salle des fêtes de Kergoff pour faire honneur à un buffet froid mais royal qui ne pouvait que satisfaire les plus exigeants. La joie emmagasinée pendant la messe étant toujours aussi présente, on vous laisse imaginer l’ambiance dans laquelle ce repas s’est déroulé. Tant et si bien que l’heure du dîner était proche quand les convives se sont rendu compte qu’il était plus que temps de rentrer au bercail.
Bravo à tous ceux qui, à un titre ou un autre, se sont investis dans l’organisation de ces célébrations. Tant pis pour ceux, sans doute trop nombreux, qui n’y ont pas pris part, ils sont assurément passés à côté d’un évènement très heureux qui marquera durablement la vie de notre paroisse.
Nota : l’exposition sera visible à la médiathèque du mercredi 3 octobre au samedi 10 novembre 2012.