15 septembre 2013 - 17 septembre 2017 : quatre années au service de la paroisse de Caudan dans le cadre de « Fidei Donum », le don de la foi. Par ces deux mots, le Pape Pie XII invitait les diocèses riches en nombre de prêtres à mettre à disposition de diocèses plus pauvres quelques pasteurs pour une expérience pastorale et pour un temps donné. Par décision commune des évêques d'Antsirabé et de Vannes, Jean-Louis cesse d'exercer son ministère chez nous et retourne dans sa « grande île »...
Il est désigné pour le district d'Ambolotara, ville située à l'ouest et à trente km, à « vol d'oiseau » d'Antsirabé. Pour y accéder il faut en faire dix de plus, vingt-cinq d'abord par une route nationale et quinze ensuite en empruntant une piste sommairement aménagée ; le vent, fort dans cette région, ne permet pas à la terre d'adhérer aux pavés, laissant ainsi cette piste découverte à plusieurs endroits rendant la circulation extrêmement difficile, sans compter les inondations nécessitant des contournements en période des pluies.
Région essentiellement agricole, on y cultive la pomme de terre, le maïs, les carottes, les choux (réputés), des arbres fruitiers : la pomme « kaki », la pêche pour la consommation courante et aussi pour la fabrication de jus de fruits. Ces produits sont vendus sur les marchés environnants et même jusqu'à celui de la capitale Antsirabé. Pour se rendre à ce dernier, il faut partir la veille et cheminer toute la nuit, en charrette tirée par deux zébus, pour arriver le plus tôt possible et déballer aux premières heures du jour !
Ambolotara est situé à 1600 mètres d'altitude. En saison sèche (de mai à octobre) il fait donc très froid, il n'y a pas d'électricité ; seul le bois permet le chauffage, et l'éclairage se fait à l'aide de bougies et de lampes à pétrole. Les rares groupes électrogènes sont surtout utilisés pour la sécurité. La population est de 30 000 habitants répartis sur trois quartiers principaux : 60 % sont catholiques, 10 % protestants, 30 % animistes et autres.
Le diocèse d'Antsirabé compte sept grandes zones paroissiales. Celle de Jean-Louis est elle-même divisée en trois districts, dont celui d'Ambolotara. C'est donc ici que Jean-Louis va poursuivre son apostolat. Il remplacera le Père Éric qui est lui-même désigné dans un diocèse français où les prêtes Malgaches ne sont pas encore implantés. On l’appellera « directeur ». Il aura à sa disposition un presbytère et sera aidé par un jeune vicaire nouvellement ordonné. Une employée vaquera aux tâches ménagères et un paroissien s'occupera du jardin potager, du verger, et de la basse-cour. Une congrégation de sœurs de Fatima implantée sur place s'occupe de la catéchèse, de l'animation liturgique, et aussi d'un dispensaire, bien utile et fort apprécié. Sur toute la zone, on dénombre 12 écoles primaires catholiques, 5 secondaires et un lycée à Ambolotara-centre (2 000 élèves environ).
En plus de cette agglomération importante, ce district comporte quinze chapelles (plus petites paroisses) elles-mêmes regroupées autour de cinq plus importantes, appelées chapelles centrales ; elle couvrent une surface de 374 km², d'où des distances qui nécessitent donc de longs et difficiles déplacements, en voiture dans le meilleur des cas quand l'état des pistes le permet, en moto ou à pied autrement, obligeant ainsi à marcher plusieurs heures pour rendre visite en urgence à un malade par exemple…
Vu cette étendue, il a fallu organiser un planning de visites pastorales par roulement dans ces chapelles centrales, à raison de deux ou trois visites par an. Une telle visite s'échelonne sur trois jours en fin de semaine. Les vendredis et samedis sont consacrés à l'administration des sacrements, en particulier les baptêmes. On y dénombre beaucoup de familles nombreuses et c'est par centaines que les enfants sont baptisés. Les mariages débutent très tôt le matin pour faire en sorte qu'ils puissent tous être tous célébrés dans la même journée. Le dimanche, c'est la messe solennelle traditionnelle avec le faste qu'on lui connaît : une foule qui chante et qui danse en priant. C'est un vaste chantier qui attend Jean-Louis… Nous lui souhaitons de tout cœur bonne chance.
Cette présence de Jean-Louis durant ces quatre années atteste de la solidarité en Église. Notre diocèse de Vannes bénéficie d'une longue tradition missionnaire. Elle répond au commandement du Seigneur dans l'évangile : « Allez par le monde entier proclamer la bonne nouvelle ».