Élargissons notre horizon, franchissons mers et montagnes sur près de 10 000 kms, pour arriver sur l'île de Madagascar en plein océan Indien. Cette île est divisée en six provinces dont le centre principal porte le même nom que sa province. Celle qui nous intéresse plus spécialement, est celle d’Antsirabé dont la préfecture, Antsirabé, est située au centre est de l'ile à 1500 mètres d'altitude...
Cette province comprend des groupements d'agglomérations, une centaine de communes. Le village natal de Jean-Louis fait partie d'une de ces communes, c'est le village Antambahomena (clôture rouge).
Pour le situer plus aisément : Antananarivo, la capitale, et Antsirabé sont distants de 160 kms ; à mi-chemin, au kilomètre 80, une ville importante s'est développée et c'est à 10 kms de cette ville qu'on trouve ce village. Pour y accéder, il n'y a que des pistes, (chemins de terre) plus ou moins praticables, du moins en saison des pluies où il faut traverser des terres inondées, faire des passages de fortune. Les moyens de locomotion sont les taxis-brousse (souvent des 404) équipés à l'arrière de plateforme bâchée avec un banc de chaque côté et un espace au milieu pour les bagages, poules, canards plus nombreux que les passagers les jours de marché… sous la conduite de chauffeurs intrépides et pressés ! On trouve aussi des motos-brousse et de simples vélos. Le prix du litre d'essence avoisine l'euro. Le salaire moyen mensuel étant de 100 euros, on trouve très peu de voitures hormis les véhicules utilitaires (transports, camions) ; par contre, les motos venues de Chine sont moins chères et plus nombreuses.
Ce village, essentiellement agricole, se compose d’environ 20 familles pour une population de 120 personnes, en majorité des jeunes. On n'y pratique pas la culture intensive mais une culture artisanale. On n'y trouve pas de machine agricole, le travail se fait à la main. Madagascar est souvent appelée « l'île rouge » du fait de la couleur de sa terre qui doit cette couleur à une forte présence d'hydroxyde de fer. Chaque famille possède son lopin de terre, elle travaille pour ses propres besoins, elle vend l'excédent sur les nombreux marchés des villages environnants... il y en a tous les jours de la semaine. On y cultive surtout le riz, (nourriture principale), le maïs, le blé, la pomme de terre. On y fait aussi un peu d'élevage : le zébu (bœuf à bosse), bovidé domestique utilisé pour les travaux des champs et la nourriture, et beaucoup de volailles.
Cette région est soumise à deux saisons climatiques : la saison des pluies, d'octobre à avril, avec de brefs mais violents orages, quelques cyclones en janvier-mars qui, heureusement, restent souvent sur la mer. Avec ce climat de type tropical les températures peuvent varier de 15 à 35 degrés. Et de mai à septembre, la saison sèche et froide sur ces terres élevées où l'on note parfois de températures négatives, des gelées et du givre.
Dans ce village, il n'y a pas d'électricité. L'éclairage se fait à l'aide de lampes à pétrole, de bougies. Les panneaux solaires commencent timidement à faire leur apparition, mais leur coût limite leur installation. On fait la cuisine et on se chauffe au bois d'eucalyptus, de pin ou de mimosa. Mais toutes les maisons n’ont pas de cheminées !...