Le souhait de la municipalité d'établir des foires au Trescouet avait déjà été formulé en 1809 ; le conseil municipal avait en effet demandé au Préfet d'établir 3 foires sur la commune: “une, qui se tiendrait au bourg le 15 avril, une autre à Notre Dame de la vérité le samedi du second dimanche de mai, la troisième à la chapelle du Trescoet le lundi d'après le premier dimanche d'août ; ces foires champêtres deviendraient très considérables…”
A l'époque, il faut souligner l'impact économique qu'avaient ces foires et marchés sur les communes et Caudan, sans connaître ces manifestations avait quand même des retombées ; “les cabarets de notre commune se trouvent presque tous placés sur les routes nationales, départementales ou de grande communication ; les personnes qui reviennent des foires et marchés qui se finissent fort tard sont privées de boire et de manger, bien qu'elles n'aient rien pris depuis le matin ( les pauvres !...) du fait de la fermeture obligatoire à sept heures” ; aussi les cabaretiers demandèrent de rester ouverts jusqu'à neuf heures. (C.R. Conseil Municipal).
Le Trescouet a malgré tout connu sa foire : “la foire au cidre”... celle-ci avait lieu le samedi, veille du pardon d'août ; les producteurs venaient avec leur charrette sur laquelle ils avaient placé la “tonne” de cidre (600 litres), dételaient le cheval et exposaient près de la chapelle ; il y en avait tout le long de la route… Les cafetiers de la région venaient nombreux choisir leur cidre et faisaient affaire après d'âpres marchandages… Des particuliers venaient aussi s'approvisionner avec bouteilles et autres récipients ; une dégustation s'imposait, il fallait bien goûter les différents crus… Cette foire jouissait d'une grande renommée et se prolongeait fort tard dans une ambiance de fête (témoignage).
Après cette digression, revenons à notre chapelle ; ouvrons ses portes : si belle aujourd'hui, elle n'était à ses origines (12éme siècle) qu'un modeste sanctuaire ; à l'approche du 15éme, elle subit de grandes transformations ; les seigneurs du Paou (ou Pou) de Plouay décidèrent de l'agrandir “afin de mieux honorer Notre-Dame”. La présence répétée de leur blason (le lion rampant ; voir photo ci-dessous) témoigne du rôle important qu'ils ont joué dans cette transformation. Ces seigneurs étaient présents sur la paroisse, le village (proche de la chapelle) de Kernivinen était autrefois le siège d'une seigneurerie ; on y fait mention d'un François du Pou, sieur du lieu. Le village de Trémélo possédait en 1427 un manoir déjà qualifié d'ancien ; le Seigneur des lieux était Pezron du Pou. En 1536 la seigneurerie est au nom d'Arthur Le Flo qui a épousé Marguerite du Pou. Cette famille a possédé Trémélo au moins jusqu'au 17ème siècle. A Keraude, on peut encore admirer un de leurs anciens manoirs ; on notera aussi, parmi les anciens seigneurs de Caudan une Julienne du Pou, dame de Kermoisan... (Saints et seigneureries ; J.Jaffré)