Avant les vacances nous nous sommes particulièrement intéressés à la maison de retraite de Kergoff, son aumônerie et les différents aumôniers qui y ont et qui continuent d'y exercer.
Il existe sur notre paroisse un second poste d'aumônier, c'est celui de l'hôpital Charcot. Nous nous proposons pour cette rentrée de procéder de la même manière : aumônerie et son environnement ; qui dit aumônerie de Charcot pense tout naturellement à la chapelle du Trescouet où nous avons célébré le 1er août le traditionnel pardon...
Cette chapelle a son histoire, aussi faisons un grand retour dans le passé : au 12ème siècle le vieil Hennebont était dans la paroisse de Caudan, mais aux environs de l'an 1200 une nouvelle paroisse fut érigée aux dépens de Caudan et placée sous le vocable de Saint Caradec, prêtre et ermite de Grande Bretagne, mort en 1124.
Survint la révolution, et, en 1790 Saint Caradec ne fut pas érigé en commune mais son territoire fut partagé entre Hennebont et Caudan ; son église fut réduite au rang de simple chapelle et une partie de son mobilier fut donné à Notre Dame d'Hennebont et une autre partie à Saint Christophe de Kerentrech. Le presbytère fut vendu comme bien national.
Après le concordat de 1801 (convention passée entre le Saint-Siège et les états à population Catholique), la restauration du culte eut lieu en 1802 et, en conséquence, une réorganisation de notre diocèse ; Saint Caradec fut rétabli en paroisse et se vit attribuer dans sa circonscription toute la partie d'Hennebont située sur 1a rive gauche du Blavet, mais ce qui était passé à Caudan resta définitivement perdu ; entre autres la chapelle de Saint Séverin (dont nous reparlerons plus tard ) et celle du Trescouet. Quant à Caudan, il était, rappelons-le, passé dans l'arrondissement de Lorient et, en 1801, dans le canton de Pont-Scorff (archives chanoine Le Méné).
Pourquoi cette chapelle est-elle placée sous le vocable de Notre Dame des neiges ? (intron varia en erh), titre que le chanoine Danigo rattache à une légende selon laquelle “le plan de l'église Sainte Marie Majeure à Rome aurait été miraculeusement dessiné par une chute de neige au début d'un mois d'août...” (phénomène sûrement rarissime dans ce pays !...) ; un pèlerin important, sans doute bienfaiteur de la chapelle, se serait plu à évoquer Marie sous ce titre à son retour de Rome ; ceci expliquerait la date du pardon, invariablement le 1er dimanche d'août... pourquoi pas ? On ne trouve pas facilement une autre explication à ce terme de “neiges”… Une autre appellation fut aussi utilisée : Notre Dame des forces (intron varia en nerh), vocabulaire très peu différent du précédent et qui signifie Notre Dame de la force ; les pèlerins demandaient volontiers à Notre Dame de leur procurer plus de force physique et morale…