Oui la messe fut dite et de l’avis de toute l’assemblée elle fut bien dite. C’était, souvenez-vous, le dimanche 8 septembre dernier. La célébration dominicale avait un attrait particulier puisque le Père Yann Vagneux, missionnaire en Inde, avait donné rendez-vous à toutes celles et ceux qui, l’ayant bien connu à l’époque de son adolescence et suivi dans son parcours de prêtre et de missionnaire, se faisaient une joie de le retrouver à cette occasion. De fait, l’assemblée était plus étoffée que d’ordinaire.
Rien n’avait été négligé pour que cette célébration soit belle : Cyrille Le Roscoët était à l’orgue, tandis que Yannick Gesrel, très en voix, tenait la baguette pour diriger les chants. Pour le célébrant, j’imagine tout ce que ce retour aux sources devait avoir d’émouvant face à tous ces visages connus et aimés. Mais rien ne pouvait le distraire de son rôle de prêtre et il n’a eu aucun mal à nous faire entrer dans cette communion avec le Christ par son attitude et ses paroles de bienvenue. Permettez-moi de vous faire part d’une anecdote. Nous étions en région parisienne à la fin du siècle dernier et nous avions invité Yann, en cours d’étude à Paris, pour déjeuner. Comme c’était un dimanche je lui avais proposé de venir assez tôt pour que nous puissions assister ensemble à la célébration dominicale. En route vers la cathédrale nous devisions joyeusement, riant de tout et de rien. À peine installé dans l’église, Yann était déjà en communion avec le Christ et rien n’aurait pu l’en détourner ; c’est là que j’ai compris qu’il était habité par l’Esprit.
Au moment de l’homélie, il aurait pu, comme il l’a dit lui-même, dans cette église où il a grandi et où il a découvert l’évangile, être tenté de faire une homélie trop personnelle. Au lieu de cela il s’est attaché à nous faire comprendre l’évangile du jour dans laquelle il est écrit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple ». Face à cette parole bien rude le Père Yann s’est attaché à nous faire comprendre qu’il ne s’agit pas d’abandonner sa famille, mais de la faire monter plus haut. C’est disait-il : « aller vers une fraternité toujours plus grande qui nous est promise pour que notre cœur quitte les petites pièces étriquées afin de « sentir battre le cœur du monde » selon l’expression du cardinal Roger Etchegaray. »
Nourris de cette parole vivifiante, nous nous sommes approchés de la sainte table pour devenir ce que nous recevions : le Corps du Christ…
Après ces nourritures spirituelles, Laurette et Bernard avaient organisé à la salle des fêtes de la mairie une petite réunion conviviale à laquelle toute l’assemblée était invitée. Une belle occasion pour chacun de faire avec Yann, dans un cadre plus appro-prié, le point de nos actualités respectives.
La messe étant dite, l’après messe fut une belle réussite.
Un grand merci à ses organisateurs.