HP1146 années, c'est le temps qu'ont passé les religieuses des Filles du Saint-Esprit (dénomination ô combien évocatrice...) à Caudan. C'est en 1852 que le recteur de l'époque, l'abbé Perron, demanda leur concours. Elles arrivèrent à trois : une supérieure, une pour enseigner, une autre pour soigner. Il leur fit don d'un bâtiment qu'on appellera, désormais, le couvent. L'éducation et l'assistance auprès des gens font partie des idéaux de cette congrégation. Sœur Geneviève, sœur Anastase et sœur Marie-Brigitte se mirent donc au service des Caudanais. De trois, l'effectif des religieuses ne cessa d'augmenter pour atteindre près de vingt-cinq, dans le domaine de l'enseignement, à l'école primaire et au pensionnat des filles de Saint-Joseph, de la santé, de l'entretien de l'église, des tâches ménagères. N'oublions pas leur attitude héroïque durant l'occupation : aide aux réfugiés, soins aux blessés. Elles restèrent chez nous jusqu'en 1998 ; les deux dernières à rester furent sœur Jacqueline et sœur Virginie. Il n'en reste hélas plus qu'une puisque sœur Virginie est décédée cet été.

HP2Elle (en religion sœur Jean-Maria) est née le 8 juin 1931 à Guénin, près de Pontivy. Son enfance, elle la vivra avec ses deux frères et sa maman, tandis que son père se rendait en Beauce, à l'occasion des saisons, pour travailler en tant qu'ouvrier agricole. Virginie fréquente l'école de Guénin, puis un établissement à Vannes. Elle obtient le brevet élémentaire en 1947 et son baccalauréat en 1950, première de sa commune à obtenir ce diplôme ! Grand honneur ! Elle entre au noviciat de Saint-Brieuc et fait sa profession le 2 juillet 1963 comme Fille du Saint-Esprit. Son premier poste fut comme directrice d'école à Lanester.

Elle poursuit ses études durant deux années à l'Université Catholique d'Angers, puis son apostolat dans l'enseignement, principalement comme directrice dans différents établissements du département pendant près de trente années.

Le temps venu, elle prend sa retraite et vient en vivre les premières années à Caudan. Elle trouve son bonheur en se rendant tous les jours à la maison diocésaine (située à l'époque sur le Cours de Chazelles). Elle y assure l'accueil, conseille les uns et les autres dans l'achat de livres et revues, contacts toujours fort appréciés. Elle participe aussi à la vie de la paroisse : liturgie, visite des malades et des personnes âgées. Elle quittera Caudan au début de l'été 1998, appelée à d'autres services par sa maison mère, et c'est la découverte de Renazé, en Mayenne. Là encore, elle assure l'accueil au presbytère et la visite de personnes dans le besoin...

Mais, elle aussi, prenait de l'âge et son état de dépendance progressif la contraignit à rejoindre la maison mère ; en 2014, elle dut entrer dans la communauté des sœurs aînées, à l'EHPAD, où elle s'est éteinte dans la paix, à l'âge de 87 ans.

Au terme de cette vie au service des autres, rendons grâce à Dieu
et confions Virginie à sa miséricordieuse tendresse.