Dans une lettre adressée à tous les fidèles de son Diocèse Mgr Centène annonce l'ouverture de l'année Jubilaire en l'honneur du 600ème anniversaire de la mort de St Vincent Ferrier, pour commémorer la durée de son séjour en Bretagne, durant lequel il est décédé à Vannes le 5 avril 1419. Aussi avons-nous souhaité en savoir un peu plus sur ce saint homme.

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Vincent Ferrier est né le 22 janvier 1350 à Valence, ville Espagnole située sur la côte Est méditerranéenne à 500 kms au Sud de Perpignan, dans une famille d'origine Écossaise. Le père de Vincent, Guillaume Ferrer (en Français Ferrier), était notaire. Ce nom est encore très répandu à Valence. Il fut baptisé en l'église San Estevan, on lui donna le prénom de Vincent en l'honneur d'un autre Saint Vincent, martyr de la foi. À huit ans il entre à l'école, à 17 ans il entre comme novice chez les frères prêcheurs de Valence. Il poursuit ses études de philosophie et de théologie à Barcelone et à Toulouse durant dix années et revient à Valence pour être ordonné prêtre à vingt-huit ans. Sa vie active va maintenant commencer. Cette année-là le grand schisme d'occident est venu semer le trouble dans l’Église Chrétienne : un Pape vient d'être élu à Rome sous le nom d'Urbain VI. Les cardinaux prétendent avoir cédé à la pression populaire et certains d'entre eux réunis en Avignon vont en élire un second, Clément VII. Vincent Ferrier se prononce pour ce dernier et entraîne dans son sillage le roi d'Aragon et de Castille. À la mort de Clément VII, c'est Pierre de Luna, compatriote et ami de Vincent Ferrier, qui devient Pape sous le nom de Benoît XIII et l'appelle près de lui à Avignon. Il en sera le conseiller et le confesseur durant trois années, mais bientôt Vincent tombe malade.

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Le Christ lui apparaît en songe escorté de St Dominique et de St François, il reçoit la mission d'aller prêcher de par le monde. Il se relève guéri et part vers son destin. D'autres évènements d'époque ne facilitèrent pas sa tâche, particulièrement en France : la guerre de cent ans qui de 1337 à 1453 semait partout le deuil, la ruine et la tristement célèbre peste noire apparue en Europe au milieu du 14ème siècle. Plus de la moitié de la population de l'Europe - dit-on - fut emportée par cette épidémie. Vincent Ferrier a donc vécu dans cette société qui avait la hantise de la peste et de la mort, mais nommé « légat du Christ », ce titre lui donne des ailes, il quitte Avignon et entame sa vie de prédicateur itinérant qui durera vingt ans : il parcourt l'Espagne, le sud-ouest de la France, les Alpes Dauphinoises, l’Italie du Nord, la Suisse, quelques provinces d'Allemagne, la vallée du Rhône, le centre de la France pour terminer sa course en Bretagne. Il ne connaît ni trêve ni repos et parcourt tous ces pays à pied et sur une ânesse lorsque l'âge et la fatigue l'y auront contraint...  (à suivre : son séjour en Bretagne)