Monsieur l'abbé Audo fut appelé à remplacer l'abbé Texier au cours l'été 1867. Il venait de Port-Louis où il avait passé de longues années en tant que vicaire « tout dévoué à son ministère ». À Caudan, il fut comme à Port-Louis, « l'homme de Dieu, tout aux travaux de son ministère, dévoué à toutes les saintes causes, à Dieu, à la religion, au salut des âmes, il fut dans ses nouvelles fonctions, comme il l'avait été ailleurs, l'homme du devoir. Sans bruit et sans exagération, il marcha toujours droit devant lui, agissant toujours avec la plus grande fermeté, jointe à la plus grande douceur. Il n'était pas spécialement orateur mais il instruisait bien, en chaire et au confessionnal. »...

Après cinq années à Caudan, il fut nommé recteur d'Auray où il a laissé plusieurs travaux qui prouvent ses goûts d'artiste, notamment la belle galerie en pierre qui entoure le toit de l'église paroissiale. Ce brave curé fut victime d'un grave accident : une planche de la sacristie se brisa sous son pied ; en voulant se retenir pour ne pas tomber il fit un faux mouvement qui lui sectionna le « nerf tendon » d'un genou. Il dut porter un appareil pour se déplacer, l'orthopédie de ces années-là n'était pas celle que nous connaissons aujourd'hui, et ainsi appareillé il se déplaçait difficilement et la marche lui procurait une grande fatigue. En définitive, cet appareil lui fit plus de mal que du bien car il lui causa une mauvaise plaie au-dessus du pied. Malgré les soins apportés par les sœurs religieuses infirmières, cette plaie prit une telle ampleur qu'elle causa la mort de « notre brave, bon et digne curé ». La ville entière, désolée, manifesta de profonds regrets aux obsèques de son curé. « Elle y était tout entière ». L'oraison funèbre fut prononcée par le recteur de Saint Christophe qui « donna admirablement la physionomie de ce bon curé. L'orateur, à la satisfaction générale, traça très bien cette vie dans ce texte : simplex et rectus ; on ne pouvait rien dire de mieux ni rien de plus juste ».

Durant son ministère, « il fit ériger à son prédécesseur le tombeau qui existe encore au milieu du cimetière » (archives). On suppose qu'il s'agit de l'ancien cimetière qui entourait l'église, le nouveau cimetière actuel existait déjà car il fut inauguré le 22 mai 1863, quatre ans avant l'arrivée de l'abbé Audo. L'ancien cimetière n'a pas dû être désaffecté dès l'ouverture du nouveau. Dans le cimetière actuel, une concession est réservée au clergé local ; elle est apparemment vide, ne comportant aucune inscription et les archives de la commune n'ont enregistré aucune déclaration de décès à cet emplacement (photos).

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À cette époque Monseigneur Jean-Marie Bécel était l'évêque de Vannes. Né à Beignon le 1er août 1825, il sera nommé « à la surprise générale » à la tête du Diocèse le 30 décembre 1865 par le conseil des ministres de l'époque. Dès le 15 août de l'année suivante, « il fit sensation » en demandant de prier pour l'Empereur dans ce département peu enclin au bonapartisme (en reconnaissance de sa désignation ?). Il restera évêque de Vannes jusqu'à sa mort le 6 novembre 1897. Ses armoiries et son portrait figurent sur les vitraux de l'église de Mauron et un stade de loisirs et une avenue de Vannes portent également son nom.