Si le service religieux à l'occasion d'obsèques ne comportait que deux classes, en début du siècle dernier, il n'en était pas de même pour le service des Pompes Funèbres...

Le 14 octobre 1905, Monsieur le Maire de Caudan (Monsieur Graindorge), communiqua à son conseil municipal un rapport de la commission des Pompes Funèbres « duquel il résulte que la commission a étudié et examiné les divers cas du monopole, soit qu'il soit conservé par la commune, soit qu'il soit confié à un entrepreneur », ce qui fut décidé, et le 3 décembre de la même année, un cahier des charges fut publié :

Le service des Pompes Funèbres comportait six classes adultes et quatre classes enfants :

Corbillard 1ère classeCorbillard 2ème classe

Adultes :
1ère classe : Cortège : corbillard de 1er ordre, les quatre angles surmontés de panaches noirs ; dôme surmonté d'une croix bronzée argent, orné d'une draperie complète parsemée d'étoiles argent et entièrement garnie de franges et galons argent, formant embase et maintenue par des porte-embases en argent, les lambrequins ornés d'un semis d'étoiles argent, douze glands et broderies allégoriques argent, les initiales du défunt fixées au corbillard ; attelé de deux chevaux caparaçonnés (recouverts d'une housse de cérémonie) et panaches noirs sur la tête ; drap mortuaire frangé et galonné argent avec quatre cordons argent ; cocher en grande livrée ; quatre porteurs revêtus des habits qui conviennent en cette circonstance.
Maison mortuaire : tenture extérieure de la maison composée d'un bandeau et de deux rideaux frangés et galonnés argent avec embases ; une boîte à lettres - Tarif : 80 francs.
À partir de la 2ème classe, les prestations diminuaient : ainsi le corbillard ne comportait plus de dôme, les porteurs n'étaient pas tenus de revêtir le même uniforme, le prix était fixé en conséquence : 60 francs.
En 3ème classe, le corbillard était encore moins orné, il n'y avait qu'un cheval avec un petit caparaçon, le cocher n'était qu'en « demie livrée », coût : 40 francs.
À partir de la 4ème classe (30 francs), le cheval n'avait plus de caparaçon, le corbillard ne comportait plus de panache.
Les rares draperies étaient en coton pour la 5ème classe (20 francs) et en 6ème classe (10 francs) il n'y avait plus de draperie, plus de porteurs. Cette classe était réservée aux indigents (il y avait quand même un cercueil !).

Enfants :
Le service enfants comportait quatre classes, (la tarification n'est pas précisée). Le brancard remplaçait le corbillard il était surmonté d'un catafalque, les angles surmontés de panaches blancs ornés de draperies frangées et galonnées ; le drap mortuaire était frangé et galonné argent avec 4 cordelières coton - 2 porteurs - 1 boîte à cartes.
En 2ème et 3ème classe, il y avait moins de draperies et les porteurs pouvaient être des bénévoles ou proches. La 4ème classe, réservée aux indigents, ne comportait qu'un brancard sans catafalque ni draperie.

Monsieur Le Maner, ancien entrepreneur, accepta ces conditions et le conseil municipal « pria Monsieur Le Préfet de vouloir bien autoriser Monsieur Le Maire à traiter avec lui ».
Le 24 février 1906, le conseil municipal avait accepté d'inclure dans le cahier des charges une clause rendant facultatif le service des Pompes funèbres pour les habitants de la section électorale du nord de la commune, (le Caudan actuel) qui conserva donc ses habitudes locales simplifiées pour les inhumations jusqu'à la privatisation de ces services.