Cet été, à l’initiative de Madame Barazer, nous était proposé une visite guidée de 4 chapelles locales : Notre Dame de la Force au Trescouët, Notre Dame de la Vérité au Nelhouët, Saint Nicolas en Cléguer et celle du Bas Pont-Scorff.

Au Nelhouët, nous avons pu découvrir une exposition de bannières ; ces bannières ont évidemment une histoire ; elles faisaient et font encore le faste des églises ; quand on connaît l’émulation constante qui animait les différents villages et bourgs entre eux, nous sommes stupéfaits par certaines églises et leur mobilier apparemment plus imposants que le village lui-même. Cette émulation était encouragée par les autorités religieuses, qui pensaient que cet apparat devait aider à la reconquête de la religion catholique...

Exposition de bannières au NelhouëtUne bannière est un « signe extérieur de richesse » ; chaque paroisse, chaque chapelle, possède une bannière à l’effigie de son Saint Patron. Les rivalités inter-paroissiales ont donné naissance à des bannières très riches avec leurs broderies de soie, d’or et d’argent…

Il fallait quand même se limiter dans la taille et le poids de ces bannières, car elles sont faites pour être portées en procession par des hommes, des femmes, des jeunes, parfois en plein vent. Il fallait passer sous des porches, des portes basses ce qui nécessitait un lever à la force des bras…

Nous avons dénombré sept bannières à la chapelle du Nelhouët : à l’effigie de la Vierge, du Sacré cœur et de Saint Jean Baptiste, de Jeanne d’Arc (que nous avons porté à Sainte Anne le dernier week-end de la Pentecôte...) de Saint Joseph, Saint Yves… Elles ont des provenances diverses et incertaines ; certaines ont pu être récupérées sous les décombres de l’ancienne église lors de son dynamitage en août 1944 … Celle de St Pierre et de St Paul, par exemple, a disparu. Mr Guillou, architecte de la nouvelle église, ne souhaitait pas voir des bannières dans son église… Elles ont trouvé refuge au Nelhouët et sont ainsi en sécurité, entretenues et sorties lors des pardons.

A Caudan, il y avait aussi des processions, comme dans les autres paroisses, les porteurs de croix et bannières étaient nommés du haut de la chaire le dimanche précédent. Ouvrons notre cahier des annonces dominicales au hasard, un 27 juin 1941, par exemple, jour du pardon de St Pierre et St Paul (ce qui nous prouve que même sous l’occupation, cette pratique n’était pas abandonnée) :

  • Croix d’or : Félix Bouric et François Bouric du bourg
  • 1ère croix d’argent: Pierre Penhouët et Julien Talvas du bourg
  • 2ème croix d’argent : Félix Martelot du Laymat et René Toulliou de Kergoal
  • Bannière de St Pierre et de St Paul : Paul Lancelot et Yves le Corre
  • Bannière de St Jean : Henri Leslé et Julien Esvan du bourg
  • Bannière de St Anne : la femme de Job le Corre de Restendrezen et la femme de Jean Allain de Laymat
  • Bannière de St Jeanne D’Arc : Simone Le Bail du bourg et Julienne Vagueresse du bourg
  • Lanternes : Jean Horel et Yvon Graignic

Au Trescouët, cette exposition fut l’occasion de voir la nouvelle version du Christ en Croix, restaurée cet été à l’initiative de la municipalité et exposée la veille du pardon ; cette œuvre remarquable est inscrite à l’inventaire des monuments historiques ; elle est datée du début du 15ème siècle.

Le Christ en croix au Trescouët