Vingt sept jeunes viennent de faire leur profession de foi dans notre paroisse le jeudi de l’Ascension ; cet événement de leur vie de chrétien est une étape importante. Qui ne souvient pas de sa « communion solennelle », ainsi dénommée autrefois ?...

D’habitude, elle avait  lieu quand le jeune était en sixième, soit à douze ans.

Tout événement important se doit d’être bien préparé ; aussi cette « communion solennelle » était précédée d’une retraite de trois jours, présidée par un abbé des environs, vicaire ou missionnaire disponible… Cette retraite devait être suivie scrupuleusement et faisait l’objet de pointages, il ne fallait surtout pas s’absenter sous peine d’être ajourné... la retraite avait priorité sur l’école, mais pratiquement tous les jeunes des écoles étaient concernés.

C’était le moment à partir duquel les jeunes filles pouvaient porter la coiffe comme leur mère, mais pour cela, il fallait cacher ses cheveux… Plus tard, la tenue bretonne fut remplacée par une aube blanche. Quant aux garçons, ils auront ce jour-là droit à leur premier costume (bleu marine), pantalon long, exceptionnellement court (un peu moins cher…), avec un brassard blanc porté sur le bras gauche, livre de messe à la main droite… La tenue (question importante pour les parents...) fut par la suite uniformisée pour tous par le port d’une aube blanche.

Cette cérémonie avait aussi (et a toujours)  son côté festif, occasion d’un rassemblement des familles avec repas au restaurant et bien sûr des cadeaux !

Communio d'antan

A une époque, pas trop ancienne, il y avait Vêpres à quinze heures, il fallait faire vite et il arrivait qu’on soit obligé de reporter le dessert après la cérémonie ; c’était un motif pour continuer la fête… Il fallait entendre résonner les voûtes de nos églises aux cantiques bretons et latins chantés par toute l’assistance… il y avait de l’ambiance et les Vêpres étaient  suivies d’une procession avec statues et bannières portées par les communiants et leurs parents, au son du grand carillon... c’était la fête ! mais que de bons souvenirs...

Le nombre de communiants est bien sûr en diminution (quoique stable à Caudan depuis plusieurs années : une trentaine de jeunes) ; les archives font état de soixante dix, quatre vingt communiants, en mentionnant toujours séparément le nombre de garçons et de filles… Certaines années, la première communion (appelée « petite communion ») avait lieu le même jour.

Dans certaines paroisse (dont Caudan), les jeunes qui le désiraient, pouvaient faire une deuxième « communion solennelle »… on ressortait les tenues de l’année précédente : on grandit beaucoup à cet âge là, et parfois les manches des costumes et les robes étaient trop courtes, mais on n’était pas riches et il fallait s’en accommoder !

La confirmation avait lieu  tous les quatre ans et c’est l’Évêque lui-même qui se déplaçait pour administrer ce sacrement. Les archives font état de grands rassemblements d’enfants ce jour-là, trois cent voire plus… on imagine l’organisation que nécessitait une telle cérémonie... où pouvaient se mettre tous les gens qui y assistaient…

A Caudan, et dans d’autres paroisses aussi, le lendemain de leur « communion solennelle », les jeunes recevaient le scapulaire du mont Carmel. Le mont Carmel, où la Vierge serait apparue, est une montagne située à l’est de l’état d’Israël.

Ce scapulaire était une pièce d’étoffe marron, imitation miniature de celui que portent les moines; le nom des « récipiendaires » figure dans les archives paroissiales. Le port de ce scapulaire devait donner des privilèges spirituels.