St Severin (ou Sever) - Le dictionnaire "Les Saints Bretons" nous rappelle que la paroisse de St Sever dans les Côtes-d'Armor, St Severin au nord de Plouvien dans le Finistère, et un village près de Pont-Scorff dans le Morbihan sont placés sous son invocation...

St Séverin est aussi le patron de St Ségal et d'une chapelle qui existait autrefois à Plabennec ; l'église de Plouénan possède un reliquaire de St Sever, toutes trois communes du Finistère. A Pabu, dans les Côtes-d'Armor la chapelle de Munehorre dédiée à St Séverin a été détruite et remplacée par un petit oratoire ; une chapelle, jadis signalée à Hennebont, fut rattachée à la paroisse de Caudan où le lieu a gardé un souvenir.

Sant Severin

Ce Saint n'est donc pas inconnu en Bretagne où il est honoré en plusieurs endroits ; mais qui était  St Séverin?

La vie des Saints, "Buez ar zent", (un livre qui autrefois avait place dans les foyers chrétiens bretons et dont on lisait chaque jour la vie du saint honoré) nous fait état d'un "Sant Severin Eskop", Saint Séverin Évêque, fêté le 23 octobre ; né en Aquitaine d'une famille riche et fortement chrétienne, il fut bien élevé à l'école des prêtres ; jeune homme, il était tout à Dieu ; il restait longtemps prier dans les églises et mortifiait son corps par la prière ; "Jésus est ma vie" disait-il. Il fut sacré évêque en 346 et nommé à Cologne, mais on ignore comment est né le lien entre cette ville Allemande et l'Église d'Aquitaine ; un jour le Saint Évêque entendit la voix de Dieu : "kit d'ho pro coz" : "retourne dans ton pays", ce qu'il fit vers 410, pour y décéder (traduction abrégée).

Buez ar zent, la vie des saints

La "Vie des Bienheureux et des Saints de Bretagne" nous mentionne un Saint Sever Évêque, né dans le Cotentin ; jeune, il gagna au christianisme de nombreux voisins par ses discours et ses miracles. Il aimait se retirer dans un ermitage qu'il avait aménagé dans un bois et il avait de nombreux disciples. Promu au sacerdoce, "il offrait assidûment la victime salutaire, avec un attendrissement qui touchait tous les témoins"... Il fut nommé évêque d'Avranches, son diocèse comprenait une partie de l'Armorique et notamment le mont St Michel qui fut séparé de la Bretagne en 709 par une invasion de la mer. Le Saint prélat regrettait sa retraite d'antan ; il obtint enfin un successeur et regagna son désert où "il guérit des énergumènes et prédit sa mort"...

Il fut inhumé dans l'église Notre-Dame qu'il avait construite ainsi que le monastère de son nom, dans la vallée de Vire.

Nous n'oublions pas l'église St Séverin de Paris, dans le quartier St Michel, proche de la Seine ; elle doit son nom à la découverte, lors de fouilles, d'une nécropole sur laquelle au 7ème siècle aurait été élevé un oratoire près de l'endroit où vivait "Séverin le solitaire", mort en 555 ; à cette dédicace, fut plus tard ajoutée celle d'un autre Saint Séverin, évêque d'Agoune (valois Suisse), nommé par Clovis en 504 et mort à Château Landon (Seine et Marne) en 506 et dont les ossements furent transférés à l'église en 1679 (cf. archives).

Auquel notre chapelle fut autrefois dédiée ? Sans doute au plus proche de chez nous, notre voisin Normand ?...